mardi 28 octobre

Séance du Mardi 28 octobre 2014

                                                                                                Entrée des artistes–

               Qui est ce petit bout de femme qui se faufile comme une ombre par la porte dérobée de ce café- théâtre de quartier, une débutante intimidée ?             

Oh non ! Une grande dame au talent avéré, à la longue carrière mais que la vie a brisée.

                Excès de gloire et de plaisirs en tous genres lui ont gâté moral et santé.

                Où est donc passé ce luxe dont elle a tant abusé, tout s’est évaporé et les rides ont remplacé sa luminosité.

                Mais il faut bien y retourner sur ces planches, car les huissiers la harcèlent.

                Alors elle donne le change, se refait chaque soir une beauté et affronte les projecteurs.

                Heureusement, le public est toujours là, caché dans l’obscurité.

                Elle rassemble ses forces, avance à petits pas timides, se cale sur le haut tabouret et entonne un de ses titres qui ont fabriqué sa gloire. Très vite la salle est subjuguée. Elle la sent qui vibre, qui chantonne et l’accompagne avec de plus en plus d’enthousiasme. Alors, peu à peu son visage s’illumine. Elle reçoit cet amour comme une cure vitaminée et les rappels la laissent exténuée mais sublimée….

            Demain elle recommencera et ce autant de fois que son corps douloureux lui permettra ; comme une shootée, elle avance, se refusant à penser comment tout cela finira…. .  

                                                                                                                                                                                      Chantal J.

                                                                              *¨*¨*¨*¨*¨*¨*¨*¨*¨*¨*¨*¨*¨*¨*¨*¨

           En voyant cette « Entrée des artistes », je ne puis m’empêcher de penser au magnifique spectacle vu tout dernièrement, « Les deux Foscari de Verdi ».

Réalisation formidable en tout point de vue, les chants, les costumes et l’intrigue si vraisemblable entre les deux frères.

          La musique de Verdi toute en puissance et l’interprétation vraiment magistrale des acteurs.

         Ce sont des images et des sonorités que je garderai longtemps en mémoire et que je n’oublierai pas.

         Quel bonheur de pouvoir assister à de telles représentations.

         Ces portes si abîmées, sur cette photo que nous présente Nelly, me conforte sur la longévité de telles œuvres et leur durée éternelle.

                                                                                                                                                                                 Monique R.

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               L’artiste vit dans son rêve et quel rêve ?

Il s’y épanouit, car il le travaille. Il a le sentiment d’un aboutissement qui le remplit de joie Il offre à tous, son vécu et peut-être un futur prometteur, car un jour le « chef-d’œuvre » sera réalisé et il devra affronter les jugements de ceux , qui comprendront, qui adoreront ou qui seront indifférents ou  pire , dévastateurs.

      Viendra ce temps qui sera suivi de recommencements, d’enchantements renouvelés dans la pratique de son art et qui semblera ne pas finir.

      Hélas, viendra aussi ce temps où l’art répondra moins, sera moins poignant voir ignoré.

Alors,

L’artiste mettra-t-il un verrou à sa porte pour que l’art ne rentre plus ou continuera-t-il à rêver de cette époque éphémère qui continuera à le soutenir .

                                                                                                                                                                                     Monique S.

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       Que se passe-t-il derrière cette vieille porte décrépite au verrou rouillé ?

       Une étrange agitation.

       Les comédiens cherchent leurs costumes, leurs accessoires, certains rient, d’autres se concentrent où répètent un morceau de texte.

      On regarde derrière le rideau pour reconnaître familles et amis, on s’interroge : y aura-t-il du monde, comment réagira le public, aurons nous droit à des rires et des applaudissements qui nous aide tant ?

      On mange un morceau, on boit un verre de rosé, c’est bon pour le stress ! Ne pas oublier d’aller aux toilettes.

      Enfin le maquillage, qui donne l’illusion de ressembler à quelqu’un d’autre.

 Nous sommes prêts !

 Les portes vont se fermer pour laisser place à l’obscurité. Notre metteur en scène nous encourage, derniers conseils, dernier regard entre nous,  battements de cœur, les trois coups et enfin , le rideau se lève, nous plongeons dans un autre vie, un autre univers, celui de distraire les foules, celui de Molière…..

                                                                                                                                                                                     Véro

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       « Entrée des artistes », c’est quelque chose comme l’antichambre du spectacle. Là où le chanteur, le comédien, l’humoriste, pénètre avec, je présume, cette part de trac qui ne le quittera qu’au moment où il sera sur scène.

      Je me souviens d’une émission de télévision où la caméra suivait Jacques Brel depuis sa loge jusqu’à la scène. C’était à la fois angoissant et exaltant, de suivre cet immense artiste sur ce court chemin et d’apercevoir le grand respect muet, qu’éprouvait  pour lui toute son escorte.

   « Entrée des artistes », ce pourrait être aussi, le pas assuré de Michel Bouquet avant d’offrir au public son interprétation remarquable du « Roi se meurt » ; le glissement furtif de Barbara, avant que la longue dame brune ne s’installe à son piano ou plus près de nous, le parcours peut-être inquiet et absolu d’Isabelle Adjani, de Carole Bouquet, Philippe Torreton, Claude Rich, artistes exigeants et passionnés.

                                                                                                                                                                                     Raymond

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         « L’entrée des artistes », c’est l’entre soi de l’attente de la sensibilité de l’autre.

         La musique qui donne sens au rêve, qui te fait sourire ou pleurer, mais surtout qui te sort de toi, qui t’ouvre une nouvelle chance de sensibilité de vie.

C’est le déchirement que tu comprends, les larmes qui ne sont pas des mièvreries mais des émotions profondes.

      Baschung au Francofolies avant de mourir, Thélonious Monk ours autiste, quittant son piano, tournant en rond pour trouver la note du silence, Michel Petrucciani dans les bras de Dexter Gordon au Village Vangard à New York, le vertige de la voix de la Callas, la folie de Schuman lorsqu’il signe ses œuvres Elisébio, la tristesse de Schubert qui remplit ma vie de mélancolie ; Les images de Debussy, l’Espagne de Ravel.

La musique tout le temps.                     

Le monde de l'imaginaire me tient debout.

                                                                                                                                                                           Claude T.

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